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Samsung The Premiere 9 LPU9D : vidéoprojecteur 4K trilaser premium maison

Un vidéoprojecteur ultra courte focale haut de gamme

Samsung s’est positionné depuis quelques années comme un acteur clé dans le domaine des vidéoprojecteurs ultra courte focale. Avec le modèle The Premiere 9 LPU9D, la marque sud-coréenne propose une solution premium qui, sur le papier, ambitionne de remplacer le traditionnel téléviseur. Grâce à une technologie tri-laser et une définition 4K UHD, cet appareil cherche à séduire les amateurs de cinéma à domicile. Voyons en détail ce que ce modèle a à offrir et si ses performances justifient son prix assez élevé.

Une image XXL dans un espace réduit

L’un des principaux avantages d’un vidéoprojecteur ultra courte focale est sa capacité à projeter une image de grande taille en étant placé très près du mur ou de l’écran. Le Samsung The Premiere 9 LPU9D ne fait pas exception à la règle. Il permet d’afficher une image de 100 à 130 pouces tout en étant positionné à seulement quelques dizaines de centimètres de la surface de projection. Cela en fait une option idéale pour les salons ou les espaces où l’on souhaite économiser de la place. Cependant, pour profiter pleinement de ses capacités, il est impératif de disposer d’un mur parfaitement lisse ou, mieux encore, d’un écran dédié. Les écrans de type ALR (Ambient Light Rejecting) ou CLR (Ceiling Light Rejecting) sont particulièrement recommandés. Ces derniers permettent de limiter la déperdition lumineuse et d’améliorer les contrastes, même dans des pièces éclairées.

Une résolution 4K via wobulation

Le The Premiere 9 propose une résolution 4K UHD obtenue grâce à une technologie de wobulation basée sur une puce DLP de 0,66 pouce signée Texas Instruments. Cette méthode permet de simuler un affichage 4K en décalant rapidement les pixels, une technique courante sur les vidéoprojecteurs de cette gamme. Si cette approche n’égale pas un véritable affichage natif en 4K, elle reste suffisamment performante pour offrir une image nette et détaillée. La définition, couplée à une technologie tri-laser, contribue à minimiser les effets indésirables tels que le « speckle » (petites taches visibles dans l’image) ou l’effet arc-en-ciel, des phénomènes souvent critiqués sur les projecteurs utilisant des matrices DLP.

Performances colorimétriques et luminosité

Samsung annonce une luminosité de 2400 lumens ANSI pour ce modèle, ce qui le place dans la moyenne haute des vidéoprojecteurs ultra courte focale. Cette puissance lumineuse permet une utilisation confortable même dans des pièces légèrement éclairées, bien qu’une obscurité partielle reste préférable pour des conditions optimales. La durée de vie annoncée de la lampe est de 20 000 heures, assurant de longues années d’utilisation sans souci. Cependant, en termes de colorimétrie, le modèle montre certaines faiblesses. En mode SDR (plage dynamique standard), le delta E moyen est mesuré à 4,7, alors que l’idéal serait de rester sous la barre des 3 pour une reproduction fidèle des couleurs. Les teintes bleues, mauves et roses présentent des écarts notables, bien que cela reste acceptable pour un usage quotidien. En HDR, les performances colorimétriques se dégradent davantage avec un delta E atteignant 12, ce qui est décevant pour un appareil positionné sur le segment premium. En revanche, la couverture des espaces colorimétriques est impressionnante grâce à la technologie tri-laser : 100 % du Rec. 709, 99,2 % du DCI-P3 et 92,5 % du Rec. 2020. Ces résultats témoignent d’une richesse des couleurs qui ravira les amateurs de contenu HDR.

Contraste et gestion des noirs

Le contraste est souvent un critère décisif pour évaluer la qualité d’un vidéoprojecteur, en particulier pour un usage dédié au cinéma. Sur ce point, le The Premiere 9 affiche un contraste séquentiel mesuré à 1600:1. Bien que correct, ce chiffre reste en deçà des attentes pour un produit de cette gamme. Certains concurrents, comme le Formovie Theater Premium, atteignent des niveaux de contraste bien supérieurs, dépassant les 3000:1, ce qui leur permet de délivrer des noirs plus profonds et une meilleure perception des détails dans les scènes sombres. Un autre point à noter est la réflexion de la lumière sur le châssis blanc du projecteur, qui peut créer un halo visible à la base de l’écran. Cette caractéristique, bien que discrète, pourrait gêner les spectateurs les plus exigeants.

Design et ergonomie

Le design du LPU9D s’inscrit dans la continuité de la gamme The Premiere. Le châssis blanc, sobre et élégant, est agrémenté d’un tissu gris à l’avant dissimulant les haut-parleurs. Bien que ce choix esthétique s’intègre bien dans un salon moderne, il a l’inconvénient d’accentuer certains reflets indésirables sur l’écran. Avec des dimensions de 55,1 x 38,4 x 14,2 cm et un poids de 11,6 kg, le projecteur est assez volumineux, mais reste transportable si nécessaire. Deux pieds réglables à l’arrière permettent d’ajuster l’inclinaison, bien que la correction du trapèze doive être effectuée manuellement. La mise au point, elle aussi manuelle, demande un peu de patience pour obtenir une image parfaitement nette.

Connectivité et interface utilisateur

Le Samsung The Premiere 9 propose une connectique complète, comprenant trois ports HDMI 2.0 (dont un compatible eARC pour les systèmes audio avancés), un port USB, une sortie optique et un port Ethernet RJ45. La connectivité sans fil est également bien pensée avec le Wi-Fi, le Bluetooth et la compatibilité avec AirPlay 2, Alexa et Bixby. L’interface Tizen, déjà éprouvée sur les téléviseurs Samsung, est intégrée à ce modèle. Réactive et intuitive, elle donne accès à une large gamme d’applications de streaming, telles que Netflix, Disney+, Apple TV ou encore Prime Video. La télécommande, bien que fonctionnelle et rechargeable en USB-C, manque de rétroéclairage, ce qui peut poser problème dans l’obscurité.

Audio intégré et expérience sonore

Côté audio, le LPU9D se démarque par un système de haut-parleurs de 40 W, une nette amélioration par rapport au modèle précédent. Les haut-parleurs, placés à l’avant, délivrent un son clair et suffisamment puissant pour une utilisation quotidienne. Cependant, la spatialisation reste limitée, et l’ensemble ne rivalise pas avec un véritable système home cinéma ou une barre de son dédiée. Pour une immersion sonore optimale lors de la projection de films, des enceintes externes restent fortement recommandées.

Modes et fonctionnalités supplémentaires

Le projecteur inclut un mode Ambient permettant d’afficher des images décoratives ou des photos personnelles, transformant l’appareil en élément de décoration lorsqu’il n’est pas utilisé pour la projection. Ce mode, bien que sympathique, reste anecdotique pour beaucoup d’utilisateurs. Pour les gamers, un mode jeu avec ALLM (Auto Low Latency Mode) et l’intégration du Samsung Gaming Hub sont disponibles. Toutefois, un input lag mesuré à 57 ms limite l’intérêt de ce mode pour les joueurs compétitifs. Cela conviendra pour des jeux occasionnels, mais les amateurs de FPS ou de titres exigeants devront se tourner vers des alternatives.

Conclusion

Le Samsung The Premiere 9 LPU9D est un vidéoprojecteur ultra courte focale qui impressionne par sa luminosité, sa technologie tri-laser et sa capacité à afficher une image XXL en 4K. Son design soigné et son interface Tizen en font un produit agréable à utiliser au quotidien, tandis que son système audio intégré offre une solution acceptable pour les usages courants. Cependant, ses performances colorimétriques perfectibles, son contraste limité et son prix élevé face à des concurrents tout aussi performants comme le Formovie Theater Premium ou le Hisense PX3 Pro ternissent un peu le tableau. Ce modèle conviendra avant tout aux amateurs de grandes images qui recherchent une solution tout-en-un et souhaitent s’intégrer dans l’écosystème Samsung. Pour les cinéphiles exigeants ou les gamers, il existe toutefois des alternatives mieux adaptées et souvent plus abordables.